Il me faut ici simplifier l’enchevêtrement des entités et des commandements. Pour plus de précisions, voir « l’Armée française en 1940 ».
- Les armées du secteur nord : le groupe d’armées n° 1 (général Billotte, mort accidentellement le 23 mai 1940, remplacé par le général Blanchard), qui comprend, de la mer jusqu’à la Meuse :
La 7ème armée (général Giraud), partant du secteur de Saint-Omer, chargée de la manœuvre Dyle-Breda, en se projetant le long de la côte belge jusqu’à Anvers et aux Pays-Bas ;
Le Corps expéditionnaire britannique (BEF du général lord Gort), positionnée dans la région d’Arras, orientant son offensive en Belgique en direction de la région de Bruxelles, en liaison avec la 7ème et la 1ère armées françaises ;
la 1ère armée (général Blanchard, remplacé ensuite par le général Prioux) et le Corps de cavalerie (2ème et 3ème DLM, général de corps d’armée Prioux), chargés de se porter au-devant des troupes allemandes dans le centre de la Belgique, dans la région de Namur.
La 9ème armée (général Corap, remplacé le 15 mai par le général Giraud, lui-même capturé le 19), chargée de la défense du secteur de Sedan. Cette armée Corap, mal préparée et mal équipée (puisqu’elle gardait le passage des Ardennes, réputées infranchissables) a été rendue responsable de la désastreuse rupture du front à Sedan.
La 2ème armée (général Huntziger), en face du Luxembourg.
- Les armées du secteur nord-est : le Groupe d’armées n° 2 (général Prételat), comprenant, du nord au sud de la ligne Maginot :
La 3e armée (général Condé), secteur de Metz ;
La 4e armée (général Réquin), face à la Sarre ;
La 5e armée (général Bourret), région de Strasbourg.
- Les armées du secteur est : le Groupe d’armées n° 3 (général Besson), comprenant
La 6e armée (général Touchon), en réserve ;
La 8e armée (général Garchery), secteur de Belfort.
- L’armée des Alpes : la 9ème armée (général Olry).
En réserve : la 10e armée (général Altmayer).
La réorganisation au cours de la bataille de France
À partir du 15 mai, aux trois DCR (divisions cuirassées de réserve) s’ajoute la 4ème DCR, improvisée sous le commandement du colonel puis général De Gaulle (combat de Montcornet, bataille de la Somme).
À partir du 25 mai environ, sur la « ligne Weygand » (Somme –Aisne), sont regroupées de l’ouest à l’est : la 10e armée (général Altmayer), la 7ème armée (général Frère, succédant au général Giraud envoyé prendre le commandement de la 9ème armée et aussitôt fait prisonnier avec son état-major), et la 6ème armée (général Touchon) appelée en renfort.
À partir du 12 juin, constitution d’une « Armée de Paris » sous le commandement du général Héring (gouverneur militaire de Paris).
Au moment de l’armistice : trois armées (les 3ème, 5ème et 8ème armées) sont encerclées dans les Vosges et sont ou vont être capturées ; six armées se trouvent sur une ligne Bordeaux-Briançon (de l’ouest à l’est : l’armée de Paris du général Héring, la 7ème armée du général Frère, la 6ème armée du général Touchon, la 4ème armée du général Réquin, la 2ème armée du général Freydenberg et l’armée des Alpes du général Olry) ; la 10ème armée du général Altmayer a été refoulée vers la Bretagne et en grande partie capturée ; deux armées ont aussi disparu en tant que telles (la 1ère et la 9ème, mais certains de leurs éléments ont été regroupés avec d’autres unités).
Sur les 5 millions de mobilisés, dont la moitié dans les unités combattantes, 1.845.000 ont été faits prisonniers, parmi lesquels un certain nombre s’évadèrent dès les premières semaines ; d’autres ont été libérés au cours des années suivantes. Un million d’entre eux sont restés prisonniers jusqu’en 1945.